Une mesure budgétaire aux effets collatéraux
Dans un contexte de réduction du déficit public, le gouvernement vise un retour à 4,7 % du PIB en 2026. Pour atteindre cet objectif, plusieurs niches fiscales sont remises en question, dont le CIBRE.
Selon Jean-Marie Flévet député en faveur du maintien de ce dispositif, ce dispositif aurait permis d’équiper 46 932 foyers et contribue non seulement au soutien du pouvoir d’achat mais aussi à l’optimisation du système électrique.
Pourquoi le CIBRE est essentiel
Le CIBRE n’est pas une simple aide : c’est un levier de financement direct, accessible à tous les ménages, sans condition de ressources, pour équiper leur résidence principale ou secondaire.
Sa suppression risque d’entraîner une hausse de 50 % du coût net pour les ménages souhaitant installer une borne, freinant l’équipement en habitat individuel, pourtant majoritaire dans les usages de recharge (85 % des recharges se font à domicile).
ADVENIR : une aide privée, mais limitée
Certes, le programme ADVENIR, financé par les certificats d’économie d’énergie (CEE), reste en vigueur jusqu’en 2027. Mais il s’agit d’une aide privée, soumise à des critères techniques stricts et à une validation préalable du projet. Et surtout, le montant de la prime pour les particuliers en copropriété a déjà été réduit en 2024 pour être plafonnée à 600 € contre 960 € auparavant.
Autre limite : les maisons individuelles ne sont pas éligibles à ADVENIR. Ce qui signifie que, sans le CIBRE, les résidents en pavillon n’auront plus aucune aide directe pour financer leur borne de recharge.
Un signal contradictoire pour les acteurs du secteur
Pour les professionnels de ce secteur, que nous sommes, c’est un fort ralentissement de la demande, alors que le secteur est en pleine structuration. Il soulève aussi des interrogations quant à la cohérence de politiques publiques qui d’un côté relancent le leasing social et de l’autre supprimeraient le crédit d’impôt.
Pour les ménages : la fin du CIBRE crée une inégalité d’accès à la recharge à domicile, en particulier pour les foyers modestes qui ne peuvent pas bénéficier du leasing social.
Et maintenant ?
Le texte du PLF 2026 est encore en discussion et devra passer au Sénat. Si la suppression du CIBRE est confirmée, il sera crucial d’envisager des alternatives pour maintenir l’élan vers une électromobilité accessible (subventions locales, prêts bonifiés, …).